dimanche 30 juin 2024

Quand la nuit devient jour de Sophie Jomain


"On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.
La dépression.
Ma faiblesse.
Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début.
J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois.
Le 6 avril 2016.

Voilà une lecture qui n'est pas des plus habituelles chez moi. Nous entrons dans un sujet sombre, tabou, qui n'est pas des plus joyeux, cela va s'en dire. J'avais envie de voir quelles sortes d'émotions cela allait déclencher chez moi. J'en suis ressortie légèrement indifférente, et ce, pour plusieurs raisons. 

Je n'ai personne de mon entourage souffrant d'une dépression, de ce que j'en sais. Je n'ai que quelques connaissances primaires sur cette maladie. D'autre part, je ne me suis jamais posé de questions plus que ça quant à l'euthanasie. Ces sujets ne m'ont pas spécialement fait vibrer. Je n'ai pas spécialement ressenti d'émotions particulières.

L'histoire est bien écrite et fluide, et pour tout dire, je l'ai lu en 3 jours. Pourtant, il m'a manqué quelque chose pour réellement m'attacher aux personnages de Camille et de Marc. Malheureusement, leur histoire (sortie d'on ne sait où, surtout vis à vis de Marc) évoluant sans grande explication n'a pas vraiment joué en leur faveur car cela sonnait creux et faux. 

On en revient au thème principal avec la dépression et l'euthanasie : je ne saurais dire si le sujet est bien abordé et représente bien les souffrances réelles qui peuvent avoir des envergures que je ne connais pas, mais ce que je peux affirmer, c'est que Sophie Jomain a su faire en sorte de m'emmener dans un quotidien tortueux et douloureux, ainsi que dans le périple qu'apporte la dépression. Colère, doute, fatigue, tristesse, pessimisme, mais aussi joie et amour (même si ces deux derniers ne sont clairement pas aux premiers rangs) : toutes ces émotions sont évoquées et ont leur place dans le récit, car elles font échos l'une à l'autre. On voit l'ascension puis la dégringolade. Tel un manège à sensation dans un parc d'attraction, l'ascenseur émotionnel est de mise. 

Une lecture bien, mais sans plus.

Ma note : 2/5

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