dimanche 21 mai 2023

 De la nuit naît l'aurore d'Élodie Morgen


À seulement 3 ans, Abygaël a terrassé le cancer qui grignotait vicieusement son cerveau.
Désormais infirmière, elle s'apprête à faire ses débuts en EHPAD en compagnie de la mascotte de la résidence : l'inimitable chat Tatos.
Mais son premier jour est loin de se dérouler comme prévu ! Harcelée par des phénomènes étranges, elle en vient à douter de sa santé mentale et craint de replonger dans un cauchemar passé.
D'où viendra l'espoir ?
De la réalité… ou du surnaturel ?

Ce livre est une nouvelle de 192 pages qui nous emporte en l'an 2038. Abygaël, fraîchement diplômée, va découvrir les ravages que le Covid a pu faire dans son sillage. Bien qu'abordé à l'école, ce qu'elle va vivre fera abstraction de la théorie.  

En premier lieu, je souhaite mettre en avant l'hommage qu'Élodie Morgen fait d'entrée de jeu et je cite : 
"À Abygaël, à jamais dans nos mémoires, et à ses parent, dont le courage force l'admiration. À Alexandra, à jamais dans nos coeurs, toi qui veilles maintenant sur nous. À toutes les âmes que j'ai accompagnées pour un dernier voyage. À tous mes anciens collègues". 
Le ton est posé : on sait que ce récit a un goût relié à la réalité, et cela donne une autre dimension à l'histoire, puisqu'on comprend que les sujets abordés auront été vécu d'une façon ou d'une autre.
J'ai apprécié également la postface dans laquelle Élodie Morgen met en lumière différents points qui lui tiennent à coeur. Je m'adresse donc à l'auteur : votre message a été entendu et votre hommage a été magnifiquement réalisé. Aussi, c'est une très belle manière d'éclairer des zones paraissant encore sombre à notre époque.

Passons au reste du contenu ! Les petites illustrations qu'on voit au fil des pages sont toutes mignonnes, simples et efficaces. La lecture est très fluide, sans accrocs, ce qui en fait un moment agréable. 
Une nouvelle est un court récit ayant une intrigue simple et brève, comprenant une action ou un événement unique : même si j'ai eu la sensation que l'histoire tirait en longueur sur un ou deux chapitres, ils sont nécessaires car complètent les informations qu'Abygaël a besoin pour comprendre pleinement l'affaire à laquelle elle se trouve confrontée (et puis les chapitres sont tout de même relativement court, donc cette dite sensation passe très vite finalement). 

L'ensemble est léger, plutôt calme mais pleines de ressources.

Ma note : 4/5 


mardi 16 mai 2023

 Mynoghra, Annonciateur de l'Apocalypse (T1) de Fehu Kazuno 

Takuto IRA est le joueur n°1 de Eternal Nations, l'un des jeux de stratégie le plus en vogue dans le monde, connu pour avoir terminé le jeu au plus haut niveau de difficulté avec la race la plus faible. Accablé par la maladie, le jeune homme finit par mourir dans sa chambre d'hôpital. Il se retrouve alors réincarné dans un monde fantastique avec Atô, son personnage préféré de Eternal Nations, en tant que seigneur maléfique du royaume de Mynoghra, la civilisation de la ruine et de la destruction.
Pour survivre, une seule solution : conquérir le reste du monde !

Un isekai dans toute sa splendeur ! Qu'est-ce donc ? C'est de la fantasy japonaise dont l'intrigue tourne principalement autour d'un personnage qui se voit transporté, téléporté, piégé ou réincarné dans un autre univers. Ce roman en est un exemple même, avec Takuto qui se voit réincarné dans le jeu vidéo qui l'a accompagné jusqu'à sa mort, et qu'il connaît sur le bout des doigts. 

Subjectivement parlant, pour une personne ayant des connaissances de jeux, la lecture sera très fluide, on ne flanche pas sur les mots, on comprend aisément la construction et le fonctionnement de ce monde. Pour une personne n'ayant pas ou peu de notions, l'auteur s'est parfaitement bien débrouillé pour que personne ne se sente perdu, avec des explications très bien incorporées qui se fondent dans la continuité de l'histoire. 

Cet isekai a deux atouts majeurs pour ma part : Takuto se réincarne dans un jeu, c'est un classique. Mais là où Fehu Kazuno se démarque, c'est que notre personnage se retrouve du côté obscur ! J'ai trouvé ce point très intéressant. Le second point est que le monde dans lequel nous atterrissons semble correspondre énormément à Eternal Nations, mais des petites choses par-ci par-là vont émettre un doute quant à l'origine de l'univers en question. Cela rajoute une touche de pep's à l'ensemble, si je puis dire !

Ce Light novel (type de roman japonais destiné à un public de jeunes adultes) est un tome introductif : le récit avance donc en douceur. Dans un jeu, la stratégie et la manière de jouer vont avoir un gros impact sur le style de jeu qu'on adopte. Avec Mynoghra, c'est pareil : Takuto pose bien les bases, tel un joueur digne de ce nom. On comprend aisément le procédé employé, il n'y a donc pas (ou très peu) de zones d'ombres. J'avoue tout de même que la mise en place est un petit peu longue, mais je pense que ça en vaut la peine.
Tout vient à point à qui sait attendre, Mesdames et Messieurs ! Et vous pourriez facilement apprécier l'évolution de notre Roi de la Ruine ! 

Dernier point, le roman est agrémenté d'illustrations qui s'incorporent parfaitement à l'histoire et qui en jette, avec notamment des sortes de notes d'informations qui sortent tout droit.. d'un jeu ! 

PS : La version manga sortira en Septembre 2023 aux éditions Delcourt/Tonkam.

Ma note : 4/5

lundi 15 mai 2023

Anatole ne veut pas quitter ses parents de Marie Marchal 


Anatole refuse de quitter ses parents pour longtemps. Ses proches s'inquiètent et ne comprennent pas ses sentiments. Et s'il suffisait juste d'attendre le bon moment ? 

Voici un album pleins de douceurs, que ce soit dans le récit ou bien dans les illustrations ! Anatole est un enfant qui a peur de dormir hors de chez lui, mais ça ne le dérange aucunement de passer sa journée à l'extérieur. Quand vient le soir cependant, c'est une autre paire de manche, vous l'aurez compris ! 

Étant justement dans le même cadre qu'Anatole avec l'un de mes fils, j'avais envie de voir de quelle manière allait être abordé ce sujet, et il a presque rempli mes attentes.
Je m'explique : l'histoire va en douceur, montre qu'un enfant peut et a le droit de ne pas évoluer de la même manière que les autres, et que si tel est le cas, cela ne veut pas dire qu'on est étrange. Pour citer un petit morceau de l'histoire, "il ne sert à rien de se comparer aux autres, nous évoluons tous différemment. C'est ce qui nous rend unique." 

Le passage entre le moment où Anatole ne veut pas partir et celui où il décide de le faire tient sur une page. On ne comprend pas d'où vient cette évolution, comment il en est arrivé à cette décision. Bien sûr, le temps y est pour beaucoup, mais j'aurais aimé voir sa façon de penser, ce petit déclic qui fait qu'Anatole décide de franchir le cap. 

Il n'empêche que l'histoire a été fortement apprécié, à tel point que mon autre fils m'a rapidement demandé si je pouvais lui relire l'histoire une autre fois, alors que je venais à peine de la terminer. 

En soi, c'est une douceur pour faire comprendre aux enfants qu'ils ont le droit d'être tel qu'ils sont, et qu'il n'y a pas lieu de se triturer les méninges en se comparant aux autres.

Ma note : 4/5