Affichage des articles dont le libellé est Auteurs. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Auteurs. Afficher tous les articles

lundi 15 mai 2017

Charline Rose




Après avoir lu son roman Edwenn, le Monde des Faës, qui, disons le, a gagné le prix de l'imaginaire 2016 chez France Loisirs et Nouvelles Plumes, je me suis dit que quelques réponses à certaines questions seraient les bienvenues si elle accepte .. Et tadaam !


Q1 : L'idée d'écrire un livre est-il venu d'un coups ou c'est dû à un quelconque parcours de votre vie ? 
Je crois que j’ai toujours souhaité écrire. C’était en moi depuis longtemps. Raconter des histoires, que ce soit en dessin, en écrits ou en photographie, un peu plus tard. Depuis toute petite, j’étais passionnée de lecture. J’avais toute une collection de « J’aime Lire » et de « Les Belles Histoires », et plus tard les « Chair de Poule » ! Je dévorais tout. Mais je crois que quand Harry Potter est apparu, j’ai eu une vraie envie d’écrire un « roman ». Avant, j’écrivais des petites histoires, des nouvelles, des poèmes. J’ai continué à le faire, mais l’Ecole de Poudlard et les sorciers ont été un réel déclic ! Moi aussi, je voulais me lancer dans ce genre d’aventure. J’ai alors écrit un roman de l’âge de 14 ans à l’âge de 19 ans. De la Fantasy jeunesse…très influencé par l’univers fantastique d’Harry Potter et du Seigneur des Anneaux, dont je suis aussi très fan ! Lorsque j’ai fait mes études de cinéma, j’ai continué d’écrire en scénarios : c’était un tout autre apprentissage. J’avais des réflexes de romancière amatrice. Mais écrire un scénario, le composer, le dynamiser, c’est tout autre chose ! Quelques années plus tard, j’ai retrouvé le goût d’écrire un roman de fantasy… et Edwenn est née ! 

Q2 : En parlant d'Edwenn.. Quelque chose me fascine, aussi infime soit cette chose, peut-être parce que moi, je n'y arrive pas par simple pensée, et d'où ma question : comment trouvez-vous le nom de chaque personnage ?
A vrai dire, beaucoup de gens sont fascinés par ces noms. Je fais un véritable travail de recherche, et cela peut prendre des heures pour que je trouve celui qui va me plaire. A vrai dire, Edwenn est peut-être le seul nom qui ne soit pas en rapport direct avec le personnage. Je l’ai choisi car je le trouvais beau et simple. Mais pour beaucoup d’autres personnages, ils signifient quelque chose en rapport avec leur caractère ou leurs histoires passées. J’ai essayé aussi de travailler sur l’appellation des Cités. Pour exemple, Camall veut véritablement dire le Faux ou le Tordu, Kadvael veut dire « Le Combattant ». Alwena est bien « celle qui a la peau claire ». Ce sont des noms celtes. Pour le second tome, mes recherches s’étendent un peu plus aux noms gallois, mais aussi aux noms médiévaux et aux noms scandinaves car de nouveaux peuples font leur apparition. Et je garde aussi les appellations celtiques. Qui sait? Dans quelques années, il y aura peut-être des bébés qui s’appelleront Edwenn, Jezekael ou Luner ! 

Q3 : Voici un petit extrait qui m'a particulièrement rendu accro :
« Une main à la peau veloutée saisit la sienne. Dès les premiers instants, elle sut que cette danse serait un véritable enchantement.
Le Faë qui se présenta à elle était vêtu d'une tunique bleu nuit. Une chevelure blanche encadrait son visage aux traits à la fois fins et masculins. Derrière son loup de velours noir apparaissait un regard gris. Ce n'était pas Jezekael.
Les yeux perçants touchèrent l'Humaine en plein coeur et elle sentit son corps basculer dans ses bras. »
Je pensais sincèrement que ce serait Jezekael moi ! Ce passage m'a d'autant plus accroché au livre car j'ai été prise au dépourvue. Était-ce voulu de donner cette impression ou au début l'histoire ne devait pas se passer comme ça ?
C'était voulu de donner cette impression ! Car les Cours de Faës sont ainsi. Séduisantes, mystérieuses, splendides. Faites de lumière et d'ombre. Luner est un Faë et il possède autant de "pouvoir" attractif que son cousin Jezekael. C'est une attirance féerique et magique. Une emprise qu'ils ont naturellement. Dans mon roman, les Faës pourraient parfois être comparés aux Vampires ou aux Sirènes, dans le sens où ils ont cette beauté énigmatique qui aimante les Hommes et Femmes, cette magie qui enveloppe leurs âmes. Un pouvoir charnel mais aussi mental, qui peut être agréable, mais tout aussi dangereux pour l'esprit humain.


Q4 : Avant de vous lancer dans l'écriture de ce roman, aviez-vous prévu un plan, tout s'est déroulé comme vous le pensiez ou est-ce que vous vous êtes surprise à changer quelques parties de l'histoire ?
Alors pour ce premier tome, je n'ai prévu aucun plan. Au jour le jour, j'écrivais les chapitres et les idées qui me venaient au fur et à mesure. En effet, beaucoup de choses ont changé ou ont été rajoutées avec l'écriture et l'inspiration ! Parfois, j'ajoutais un poème ou un chant. J'approfondissais le caractère d'un personnage avec une scène plus complète et plus en détails. J'écourtais ou j’allongeais mes descriptions. C'était vraiment selon mes idées et jusqu'à la fin, mon plan était inexistant ! C'est un peu risqué, car j'ai du arranger des incohérences, mais dans l'ensemble, tout s'est très bien passé !

Q5 : Vous prévoyez combien de tome pour cette saga ?
J'en prévois 3! Une trilogie c'est bien! J'aime le chiffre 😃

Après si l'inspiration est là et que les lecteurs sont prêts à continuer le voyage en Féerie...on peut poursuivre l'aventure! 

Q6 :  Est-ce que vous avez un autre métier qu'auteur ?
J'ai en effet un autre métier qui n'a pas de rapport avec l'écriture ou mes études de cinéma! Mais mon rêve serait d'être romancière à temps plein...ou libraire...ou égyptologue (mon rêve de petite fille)...ou scénariste pour Steven Spielberg!!

Q7 : Nous arrivons a la fin de ce questionnaire. Pour conclure, pouvez-vous nous citer un petit passage du tome 2 histoire de nous mettre l'eau a la bouche ?😁 

Voici un paragraphe et une phrase que j'avais déjà mis sur ma page, mais je pense que tout le monde ne les a pas lus !

"Son crin avait la pâleur d'un ciel de neige et ses sabots étaient d’émeraude. Ses cors, colossaux, étaient ciselés dans du véritable bois : ils se finissaient en un entrelacs merveilleux de branches, de feuilles et de bourgeons naissants. L’animal huma l’air et sa respiration grondante impressionna Edwenn, autant qu’elle l’attira. Car c’était un esprit sylvestre. Cette créature, dont elle ignorait le nom, était certainement ce qu’elle avait vu de plus beau. Malgré l’obscurité, sa silhouette fantomatique apparaissait clairement, comme un espoir retrouvé " "-Je crois connaître votre point faible, mon ami…qu’il soit de sang ou de sève, le cœur est toujours ce que nous avons de plus fragile."

et un deuxième pour la route...

(...)Mais il y avait surtout ce Chêne, suprême en son royaume, dont le tronc faisait aisément la largeur d’un carrosse d’Alwena. Il trônait légèrement en hauteur, accroché à un relief du sol, et ses racines formaient un refuge, s’étalant sur le sol des deux côtés. Son manteau brillait du vert radieux du printemps et de cette même mousse qui se plaisait à cacher les pierres et les souches de la forêt. Assurément, cet arbre était protecteur et savant, vénéré en sa Cour d’Arbres, car en Féerie comme en Terres d’Hommes, les Cours d’Arbres existaient véritablement, bien qu’elles fussent plus secrètes et réservées que celles des autres peuples.(...)
 

jeudi 1 mai 2014

Isabelle Derighetti


 Après avoir lu son premier livre intitulé Les Derniers Jours, premier tome d'une trilogie nommée Les Lignées Parallèles, j'ai eu une très grosse envie d'interviewer cet auteur ! Et Mme Derighetti a accepté ! Voici donc les réponses à mes questions.


Question 1: Vous avez enfin fait publier votre premier livre ! D'où vient cette passion d'écrire ?
Réponse : Je crains de faire une réponse horriblement cliché, malheureusement c'est vrai : je lisais beaucoup durant mon adolescence.
Essentiellement des romans de fantastique (Tolkien, Anne Rice...) et de science-fiction (Asimov, Anne McCaffrey...), ce qui stimule l'imagination. A la suite de ces lectures et des élucubrations qui ont suivi, j'avais écrit (vers 15-16 ans) un premier texte qui posait notamment les bases de l'histoire de Liam. Je ne vais pas mentir : c'était très mal écrit. Au point que je peux le dire : l'écriture n'était pas ma passion première.
En parallèle des romans, je lisais énormément de bandes dessinées. Ma première passion, en réalité, c'était la BD. J'ai donc essayé de faire quelques planches, des petites histoires humoristiques comportant Liam et les vampires Von Heckster. Le problème de la BD, c'est que pour les petites histoires, ça va, mais quand on a une grande histoire a raconter, le processus est très long avant de la voir en forme : scénario, découpage et dessin, c'est long ! C'est dur, surtout quand on n'a pas de formation artistique ! (et je ne parle même pas de la couleur : je ne suis jamais arrivée à les coloriser correctement).
Alors, je suis retournée vers l'écriture, j'ai repris mes textes, les ai améliorés, complétés, précisés... et au fur et à mesure, j'y ai pris goût. Contrairement à mes BD, qui n'étaient pas montrables, les textes eux, devenaient lisibles, présentables, ce qui est beaucoup plus gratifiant. J'ai mis à contribution quelques amis, et des membres de ma famille que je sais exigeants pour m'aider à corriger ou modifier certains passages, et ensuite je l'ai fait éditer pour essayer d'atteindre un public plus large.
Maintenant, j'aurais du mal à arrêter d'écrire. Etre lue, et savoir que les lecteurs aiment cette histoire, c'est aussi... magique !

Q2 : Donc, l'histoire que contient votre livre a était imaginé des années en arrière ! C'est assez impressionnant de voir qu'un simple personnage peut prendre une bonne partie de notre vie !
Comment avez-vous trouvez le sujet de votre livre ? Quel déclic a fait qu'un jour, vous vous êtes dis : ça, ça peut faire une histoire ?
 
R : Alors, effectivement, Liam fut le point de départ, avec autour de lui, déjà, le prototype de la famille Delaunoy. Ensuite sont venus les vampires Von Heckster, uniquement sous forme de BD, et humoristique en sus (ce qui n'est plus vraiment le cas maintenant).
Entre deux planches de BD, j'avais aussi commencé une histoire avec des sorciers, et les Laroches sont donc venus bien après les autres. Le problème de cette famille, c'est que l'histoire n'avait pas de fin réelle, et donc une fois décrit le fonctionnement de la famille, eh bien ça partait dans tous les sens parce que c'est bien beau de contraindre des tas de personnages à être ceci ou faire cela mais la question du "pourquoi ?" me taraudait et n'était pas résolue.
Donc au départ, ces trois familles n'étaient pas liées, elles ne se rencontraient jamais, et par ailleurs, il n'y avait pas de fins aux histoires et tous les personnages étaient gentils.
Et puis un jour, j'ai pris mon courage à deux mains, et j'ai montré (il y a presque dix ans maintenant) l'ensemble de mon oeuvre à ma meilleure amie, Muriel. Voici ce qu'elle m'a dit : "ces trois familles, ces trois univers, se ressemblent beaucoup, on sent qu'on est dans le même monde. Pourquoi tu ne les rassemblerais pas ?"
Ce fut le déclic.
Une fois cette idée lancée, impossible de me la sortir de la tête. Après tout, Liam faisait déjà un lien entre les Delaunoy et les Von Heckster... A partir de là, il a bien fallu que je me pose les questions essentielles commes "Rassembler les personnages, les histoires, déjà le COMMENT va être difficile, mais surtout POURQUOI ?!!!"Et si on a pas le "pourquoi", inutile de songer au "comment".
La réponse, du fait de mes lectures, était toute trouvée : "pour faire face à une menace commune". Mais quel genre de menace ? Lorsque j'ai eu la réponse à cette question, il m'a été beaucoup plus facile d'établir les liens entre les personnages, créer leur généalogie, définir plus précisément leurs personnalités et leurs rôles, comment les faire se rencontrer, et décider de "qui est le méchant de l'histoire ?"
Ce fut un long, très long travail, (et j'ai maudit Muriel à plusieurs reprises), mais une fois cela fait, il n'y avait plus qu'à écrire. Et au vu du résultat : Merci Muriel ! 

Q3 : Et d'où vous vient cette inspiration qui mélange complexité, univers, décors et fantastique, qui d'ailleurs, font un équilibre parfais dans ce premier tome ! 
R : Eh bien, merci pour le compliment. Je vais commencer par l'inspiration la plus facile à tracer pour moi : les décors. Lorsque nous étions en vacances avec mes parents, ceux-ci avaient la fâcheuse tendance de nous faire visiter des tas de châteaux. Les décors viennent de là : il est très facile de s'imaginer dans des cadres somptueux, avec des meubles anciens et typés, au milieu des tentures, des dorures et des lits à baldaquins. C'est un peu le syndrome de la Princesse et du Prince Charmant : quitte à imaginer une histoire, autant l'imaginer intense et dans des endroits haut de gamme...
Avec un décor comme celui-là, je ne pouvais pas me contenter d'une histoire simple. D'ailleurs, quand on lit du Anne Rice, ou même du Tolkien, la complexité ne fait pas peur... Mais la complexité (en particulier des liens familiaux...) et, on va dire, "l'atmosphère" familliale en particulier des Laroche, vient de ma propre famille : nombreuse, unie, avec parfois des tensions, mais globalement qui s'entend bien.
Pour l'univers, le choix du fantastique était évident, d'abord du fait de mes lectures, et ensuite parce que pour moi (et Elrick tient de moi dans ce domaine là...) ça n'a pas de sens de lire (ou écrire) un récit réaliste.
Une autre source d'inspiration - et on va dire, parfois, le moteur de mes histoires - c'est que je voulais des explications. Je voulais imaginer comment des créatures imaginaires - qui font partie du folklore et de la mythologie - sont nées. Dans tous les récits qui les mettent en scène, on nous dit "voilà un vampire, voilà un loup-garou" et l'histoire fait avec. On nous dit comment ils se reproduisent (par morsure), les dégâts qu'ils provoquent ou ceux qu'ils subissent, mais on ne nous dit jamais comment ils sont créés. Mon premier texte - qui est l'histoire de Liam - visait à donner une explication à l'existence des loups-garous. Pareil pour les Von Heckster : comment les vampires ont été créés. Ce n'est évidemment pas l'objet du roman actuel, mais ça a clairement été un point de départ et un pivot pour le récit.
 
Q4 : Le tome 1 du cycle "Les Lignées Parallèles" a-t-il connu du succès ? Est-ce que c'était ce a quoi vous vous attendiez ? 
R : Je vais commencer par la deuxième partie de la question : en fait, je ne m'attendais à rien de précis, je comptais juste voir venir, voir si ça plaît, voir si ça marche... Simplement, comme cette histoire me trotte dans la tête depuis une éternité, il FALLAIT que je l'écrive, il FAUT que je la poursuive, et quoi qu'il arrive, qu'il pleuve qu'il vente, qu'il neige : je la FINIRAI !
Le succès, c'est une autre paire de manches. Comme je suis éditée à compte d'auteur, je n'ai pas beaucoup de visibilité : les librairies, bibliothèques, FNAC et autres, ne présentent pas mes livres dans leurs rayons, et ne font de vente que sur commande ou par correspondance, par le biais des sites internet. Je n'ai pas facilement accès aux salons (ou alors à des prix exorbitants : les éditeurs peuvent les payer, pas les auteurs seuls). Je suis mon propre agent de distribution, et mes seuls outils pour me faire connaître, c'est internet et le bouche-à-oreille. Et malheureusement, dans la société actuelle, ce qui marche, c'est ce qui bénéficie d'une large publicité.
Alors je vais distinguer deux formes de succès :
- en termes de ventes : pour les raisons ci-dessus, il n'y a pas énormément de ventes - pas de quoi en vivre clairement. Comme je ne m'attendais à rien, je ne le ressens ni comme un succès, ni comme un échec, et comme je l'ai dit également : je continuerai à écrire.
- en termes de retours des lecteurs : ils sont tous positifs ! Pour l'instant, tous ceux qui ont lu le premier roman me réclament la suite, et me reprochent presque de ne pas l'avoir déjà écrite ! Et pour moi, c'est un succès. Donc : je continuerai à écrire, mais je précise : avec plaisir et un bon espoir pour la suite.

Q5 : Quand vous étiez petite, que vouliez-vous devenir ?
R : Hou là. Qu'est-ce que je voulais devenir ? Je ne suis pas sûre de l'avoir jamais su. En tout cas, lorsque j'étais enfant, je ne me posais même pas la question.
C'est quand le lycée a demandé aux élèves leur future orientation - dans quelle section on veut aller : littéraire, scientifique ou économique - que j'ai fait des choix, mais malheureusement, il s'agissait de choix par défaut. A l'époque, je n'imaginais pas une seule seconde que je pourrais exploiter d'une manière ou d'une autre mes personnages et mes histoires, je les créais à mon seul et unique profit. Alors mes choix, ben... J'aimais bien la biologie, donc je suis allée en section scientifique. Quand on m'a demandé ce que je voulais faire, dans un premier temps j'ai répondu "podologue" (oui, oui...) et un peu plus tard, j'ai répondu "chercheur" parce que c'est vaste, c'est prestigieux, et que, concrètement, on ne se rend pas vraiment compte du travail qu'ils font. J'ai fait des études de biologie (bac +5) et au moins durant la dernière année, en immersion, j'ai enfin eu un aperçu de ce métier : de la paperasse, des recherches de financement, encore de la paperasse, et une trentaine d'expériences pour prouver un point. Définitivement pas pour moi.
En revanche, c'est pendant ces années d'études que j'ai modelé la famille Von Heckster, c'est sur les bancs des amphi que je faisais les story-boards de mes BD... Et c'est sans doute aussi à cause de ces études scientifiques que mes sorciers sont ce qu'ils sont... Donc, ce n'est pas perdu !
 
Q6 : Y a-t-il des auteurs qui vous ont inspiré particulièrement lors de l'écrit de votre livre ?
R : Oui, bien sûr. Mes histoires se sont nourries de mes lectures donc oui, je m'en suis plus ou moins inspirée - au moins pour l'histoire, et certaines atmosphères, pas tellement pour le style d'écriture. Parmi ceux que j'ai cité précédemment : Anne Rice, essentiellement. Pas tellement Tolkien, en fait, parce que même si j'étais une grande fan, c'était pour moi un monde tellement cohérent et complet que je ne parvenais pas à m'emparer des personnages et à les faire vivre indépendamment.
Un autre auteur - ou plutôt un roman qui m'a inspiré - et dont je n'ai redécouvert l'influence que récemment - c'est La Stratégie Ender d'Orson Scott Card . Lors de la sortie du film dernièrement, je me suis dit : "Ah mais oui, il était bien le livre..." (je l'avais lu il y a 15-20 ans...) Alors je l'ai relu. Et je me suis aperçue avec stupéfaction qu'il y avait une grande similitude entre Ender et mon personnage Elrick. C'est amusant parce que je n'aurais jamais cité cette source d'inspiration de moi-même et pourtant c'est tellement flagrant. Il y en a peut-être d'autres, des sources dont je ne me souviens plus.
Mais pour l'essentiel : Anne Rice. Ses sagas sur les vampires et les sorcières m'ont passionnée, et ont servi de matériel pour la construction de mes propres vampires et mes propres sorciers. Je pourrais également citer Barjavel (Ravage) et Robert Merle (Malevil) pour les idées cataclysmiques et l'envie de décrire comment l'humanité succombe ou survit. Il y en a certainement d'autres, mais il faudrait que je liste presque toute ma bibliothèque... (et c'est malin, maintenant j'ai envie de relire tous mes bouquins pour y repérer ce dont je me suis inspirée...)

Q7 : Faites-vous attention et prenez-vous en compte les critiques littéraires de professionnels comme d'amateurs ?
R : Pour le premier tome, lorsqu'enfin j'ai estimé qu'il était abouti et lisible, je l'ai évidemment fait lire à mon entourage, famille et amis. Cette toute première version comportait deux parties par chapitre (au lieu de trois actuellement), et la deuxième partie de chapitre alternait les épisodes du Journal de Marie et ceux des vampires. En fait, dans cette première version, j'avais décidé de n'exploiter qu'en flash-back toute l'histoire de la famille Von Heckster, ce qui avait pour conséquence de la faire arriver très tard dans le récit. C'était lourd, mais j'avais déjà deux ans d'écriture dans les pattes, le texte me sortait par les yeux, je voulais passer à autre chose, et je n'avais pas assez de recul pour me rendre compte de ces défauts. Heureusement, mes amis et ma famille m'ont critiquée !! L'un m'a dit que les vampires arrivaient comme des cheveux sur la soupe, et l'autre m'a conseillé de faire une description plus linéaire, plus chronologique. C'est grâce à ces critiques que le roman est ce qu'il est aujourd'hui. Mais je ne vais pas mentir : j'ai vraiment, vraiment traîné des pieds avant de reconnaître qu'il me fallait remanier et le Journal de Marie et toute la partie Von Heckster ! Je ne le regrette pas, mais j'ai vraiment galéré !
Alors pour répondre à la question : j'accepte toutes les critiques. Les critiques, même si ce n'est pas toujours agréable, ça sert à s'améliorer. Après, je prends quand même le temps de vérifier si les critiques sont fondées (et la plupart le sont ! L'incompréhension et l'incertitude du lecteur sont toujours le résultat d'une imprécision ou d'une incohérence de l'auteur). Reste que la décision de modifier, rectifier, remanier est mienne, et je n'ai pas toujours adhéré aux suggestions que l'on a pu me faire.
Voilà pour les critiques d'amateurs... Pour les critiques de professionnels, malheureusement il est difficile d'en obtenir ! J'ai tout de même parcouru quelques sites internet qui donnent des conseils assez pertinents aux jeunes auteurs, et l'un de ces conseils est justement de faire lire son oeuvre à des gens critiques ! Un très bon conseil.

Q8 : Quand sort le deuxième tome du cycle Les Lignées Parallèles
R : Pour le deuxième tome, une reflexion intense s'impose. Pour l'écriture, relecture et correction, ce sera fini maximum fin Juin 2014 (c'est la date butoir que je me suis fixée). Mais pour la publication... Le 1er tome est édité à compte d'auteur : ça coûte cher, je n'ai pas accès aux rayons des librairies, il n'y a pour ainsi dire pas de promotion, je peux difficilement assister à des salons... Alors pour le deuxième tome, j'aimerais qu'il passe dans le circuit de l'édition classique, ce serait beaucoup plus simple. Je démarche des éditeurs depuis Juillet dernier, mais c'est long... (il faut minimum 8 mois aux éditeurs et à leurs comités de lecture pour lire un manuscrit et se positionner dessus... et ensuite ils sont soumis à un calendrier de publication qui va de 6 mois à 3 ans (!) - des délais qui m'avaient justement incitée à choisir le compte d'auteur pour le 1er tome...)
Donc voilà : le deuxième tome sera édité, mais la question du "quand" dépend aussi du "comment". Je n'ai malheureusement pas la réponse à l'heure actuelle. 

Q9 : Combien de temps passez-vous par jour, en moyenne, a écrire ?  
R : Je serais bien incapable de chiffrer le temps d'écriture quotidien... Tout simplement parce que je pense que la période d'imagination de l'histoire devrait compter dans le calcul (sauf que si je l'inclus, eh bien on arrive à un temps d'application faramineux, puisque j'y pense presque tout le temps).
Ma méthode de travail diffère peut-être un peu de ce qui se fait (ou de la façon dont je crois que cela se fait). Je fonctionne par périodes : des périodes d'écriture intense succèdent à des périodes de vide. Pas un vide absolu en fait, c'est le temps du mûrissement, le temps de mettre en place les idées, le temps du recul aussi. Ce n'est que lorsque les scènes ou les épisodes sont bien rôdés dans ma tête, avec tous les évenements que je veux y voir figurer, que je prends un stylo ou le clavier et j'écris.
Lorsque j'écris directement sur ordinateur, j'avoue que c'est agréable parce que ça prend moins de temps, le seul problème c'est qu'on est déconcentré par la mise en forme et la correction : les soulignements rouge et vert, c'est stressant, impossible de continuer le paragraphe sans les corriger d'abord, et le temps de corriger, on peut perdre le fil... Et en même temps, ça permet une certaine épuration. Si je prends le papier et le crayon, il m'arrive d'écrire pendant des heures et des heures d'affilée, jusqu'à avoir mal au poignet. Là, je m'étends, je rallonge, les idées ne sont pas toujours très bien agencées, et ce n'est que lors du recopiage que je taille dans ce qui est inutile ou redondant. L'un dans l'autre, je fais un mix des deux méthodes (ou plutôt, lorsque l'une ne marche pas, j'essaie l'autre...) 

Q10 : Un petit mot pour finir ?
R : Merci à vous, Laetitia, pour cette interview, un grand merci à vos lecteurs et à tous ceux qui suivent votre blog. J'espère que mes réponses les auront intéressés, et, peut-être, incités à découvrir mon roman et mon univers - qu'ils peuvent retrouver sur mon site http://lignées-parallèles.fr/
Dans tous les cas, je vous préviendrai évidemment de la sortie du deuxième tome.
Un grand merci, et je vous souhaite bonne continuation.