mardi 4 novembre 2025

Le prix de la magie (T1 et T2) de Kathleen Duey

 Le prix de la magie (T1 et T2) de Kathleen Duey 



Résumé (T1) : Dans un monde où la magie est une rareté, la maîtriser a un prix...
Et son apprentissage est terrible. À l'école de magie, le jeune Hahp, comme tous les autres élèves, risque la mort à chaque instant.
Autrefois, la magie était interdite. Jusqu'à ce que la jolie Sadima la ressuscite, et change le destin du monde.
Mais pourquoi, pour la perpétuer, des jeunes élèves sont-ils affamés et enfermés dans le noir ?

Résumé (T2) : La fuite ou la résistance ? Encore faut-il avoir le choix... Hahp a grandi. Il survit à l'école de magie et à l'enseignement de ses professeurs. Il surmonte les épreuves, plus déterminé que jamais. Sadima veut quitter l'enfer que ses compagnons ont créé dans les dédales de galeries de la falaise. Comment sauver les enfants emprisonnés des griffes du plus cruel des magiciens ? Hahp et Sadima parviendront-ils à échapper à la folie de leur tortionnaire ?

Pour cette chronique, je décide de rassembler les deux tomes de la série, qui devait être à l’origine une trilogie. Malheureusement, nous n’aurons jamais le mot de la fin, car Kathleen Duey nous a quittés en 2020.

Le premier tome m’avait attirée, et sans regarder plus loin dans la série, j’ai débuté ma lecture. En toute franchise, la première chose à laquelle j’ai pensé lorsque je me suis rendu compte de cela, c’est que j’aurais dû vérifier que la série avait été complètement traduite en français avant de l’acquérir. Je m’étais déjà fait avoir une fois avec la saga de Coreene Callahan, nommée DragonFury, qui n’a pas été traduite dans son intégralité, et je n’avais pas envie de revivre ce goût de trop peu et ce sentiment d’histoire inachevée en tant que lectrice.
Puis la culpabilité a pris le pas : c’est ainsi que, par hommage pour elle et pour le travail qu’elle a fourni, j’ai décidé de poursuivre et de finir ces deux tomes plutôt que de lâcher l’histoire, sachant pertinemment que je n’aurais jamais le mot de la fin. On peut s’imaginer la conclusion éventuellement, mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est me laisser surprendre par les mots de l’autrice et par sa vision des choses. Je n’essaie jamais de deviner ou de faire des suppositions. Même en essayant ici, il me paraît improbable de deviner la fin, ni de savoir comment elle était prévue (si toutefois elle l’était déjà) !
L’autrice a fait un travail de fond qui crée énormément de questions durant les deux tomes. Beaucoup de sujets restent encore à explorer et à développer afin que le lecteur puisse pleinement savourer l’intégralité de l’histoire. Peut-être qu’un jour, quelqu’un finira cette saga avec brio pour y mettre le point final ?

Pour ma part, ce fut une lecture agréable mais paradoxale : lente, mais nécessaire pour apprécier pleinement les émotions et le vécu des personnages. Pour bien vivre cela, l’autrice nous fait patauger assez longtemps dans leurs ressentis. On les sent pris dans des étaux, étouffés par les contraintes mais désireux d’avancer. Leur tribulation est difficile et le chemin est très long. C’est toute cette pression qui décore et parsème leur histoire. Nécessaire pour se mettre en condition, mais un peu trop tiré en longueur à mon goût.

Nous avons un roman à narration alternée entre Sadima, jeune fille privée de sa mère dès sa naissance à cause d’une magicienne, ayant eu un père froid, distant et rongé par une haine dirigée vers la magie à la suite de la tragédie de l’accouchement, mais aussi un frère plein d’amour pour elle, qui la protégera pendant des années, et Haph, un garçon vivant à une époque ultérieure, contraint d’entrer dans une école de magie après avoir eu un père sévère et une mère soumise.
La première chose qui m’a posé problème est que je n’avais pas compris immédiatement que nous changions d’époque à chaque chapitre. Cela aurait très bien pu être quelque chose se produisant au même moment, par exemple — mais non. C’était déroutant. Peut-être suis-je passée à côté d’indices disséminés ici et là ?

La plume de l’autrice est fluide. On suit facilement la vie de nos deux narrateurs, et leurs émotions sont bien décrites. On peut se mettre à leur place (surtout pour Haph, je trouve — à moins que ce soit ma préférence pour ce personnage qui me fasse dire cela).
Ici, pas d’actions à tout-va, mais surtout une compréhension de ce qu’ils vivent à l’instant T. Bien sûr, un fil rouge traverse toute l’histoire et celle-ci évolue pour enfin bouger un peu, mais c’est aussi cette lenteur qui m’a fait difficilement avancer pendant une partie du deuxième tome. Cela traîne tout de même un bon moment, en tournant un peu en rond. Un peu plus de remous aurait été le bienvenu.

La relation entre les personnages est très complexe. Du côté de Sadima, ayant manqué d’affection durant son enfance, on sent qu’elle en cherche sans vraiment savoir ce que c’est. Je n’ai également pas su définir clairement les émotions et les sentiments des autres personnages l’accompagnant (Franklin et Somiss).
Pour Haph, c’est aussi très compliqué. Étant là contre son gré, se sentant lâche, et chaque personnage vivant la même expérience que lui étant terrifié de ce qui pourrait leur arriver, il y a très peu d’interactions entre eux. Cela évolue légèrement au fil du temps, mais reste ténu. On est plutôt dans de la psychologique et émotionnelle, d’un côté comme de l’autre, mais on sent que l’histoire aurait dû aboutir à quelque chose de plus marquant par la suite. Peur, souffrance, colère, haine sont les maîtres mots de ce roman. Nous avons tout de même de l’amitié et de l’amour, mais à très faible dose.

En bref, ces deux tomes se concentrent sur nos deux personnages principaux sans trop s’attarder sur ceux qui les entourent. Malgré un léger décrochage lors de la lecture du second tome, j’ai apprécié cette histoire.

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