mardi 4 novembre 2025

Le prix de la magie (T1 et T2) de Kathleen Duey

 Le prix de la magie (T1 et T2) de Kathleen Duey 



Résumé (T1) : Dans un monde où la magie est une rareté, la maîtriser a un prix...
Et son apprentissage est terrible. À l'école de magie, le jeune Hahp, comme tous les autres élèves, risque la mort à chaque instant.
Autrefois, la magie était interdite. Jusqu'à ce que la jolie Sadima la ressuscite, et change le destin du monde.
Mais pourquoi, pour la perpétuer, des jeunes élèves sont-ils affamés et enfermés dans le noir ?

Résumé (T2) : La fuite ou la résistance ? Encore faut-il avoir le choix... Hahp a grandi. Il survit à l'école de magie et à l'enseignement de ses professeurs. Il surmonte les épreuves, plus déterminé que jamais. Sadima veut quitter l'enfer que ses compagnons ont créé dans les dédales de galeries de la falaise. Comment sauver les enfants emprisonnés des griffes du plus cruel des magiciens ? Hahp et Sadima parviendront-ils à échapper à la folie de leur tortionnaire ?

Pour cette chronique, je décide de rassembler les deux tomes de la série, qui devait être à l’origine une trilogie. Malheureusement, nous n’aurons jamais le mot de la fin, car Kathleen Duey nous a quittés en 2020.

Le premier tome m’avait attirée, et sans regarder plus loin dans la série, j’ai débuté ma lecture. En toute franchise, la première chose à laquelle j’ai pensé lorsque je me suis rendu compte de cela, c’est que j’aurais dû vérifier que la série avait été complètement traduite en français avant de l’acquérir. Je m’étais déjà fait avoir une fois avec la saga de Coreene Callahan, nommée DragonFury, qui n’a pas été traduite dans son intégralité, et je n’avais pas envie de revivre ce goût de trop peu et ce sentiment d’histoire inachevée en tant que lectrice.
Puis la culpabilité a pris le pas : c’est ainsi que, par hommage pour elle et pour le travail qu’elle a fourni, j’ai décidé de poursuivre et de finir ces deux tomes plutôt que de lâcher l’histoire, sachant pertinemment que je n’aurais jamais le mot de la fin. On peut s’imaginer la conclusion éventuellement, mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est me laisser surprendre par les mots de l’autrice et par sa vision des choses. Je n’essaie jamais de deviner ou de faire des suppositions. Même en essayant ici, il me paraît improbable de deviner la fin, ni de savoir comment elle était prévue (si toutefois elle l’était déjà) !
L’autrice a fait un travail de fond qui crée énormément de questions durant les deux tomes. Beaucoup de sujets restent encore à explorer et à développer afin que le lecteur puisse pleinement savourer l’intégralité de l’histoire. Peut-être qu’un jour, quelqu’un finira cette saga avec brio pour y mettre le point final ?

Pour ma part, ce fut une lecture agréable mais paradoxale : lente, mais nécessaire pour apprécier pleinement les émotions et le vécu des personnages. Pour bien vivre cela, l’autrice nous fait patauger assez longtemps dans leurs ressentis. On les sent pris dans des étaux, étouffés par les contraintes mais désireux d’avancer. Leur tribulation est difficile et le chemin est très long. C’est toute cette pression qui décore et parsème leur histoire. Nécessaire pour se mettre en condition, mais un peu trop tiré en longueur à mon goût.

Nous avons un roman à narration alternée entre Sadima, jeune fille privée de sa mère dès sa naissance à cause d’une magicienne, ayant eu un père froid, distant et rongé par une haine dirigée vers la magie à la suite de la tragédie de l’accouchement, mais aussi un frère plein d’amour pour elle, qui la protégera pendant des années, et Haph, un garçon vivant à une époque ultérieure, contraint d’entrer dans une école de magie après avoir eu un père sévère et une mère soumise.
La première chose qui m’a posé problème est que je n’avais pas compris immédiatement que nous changions d’époque à chaque chapitre. Cela aurait très bien pu être quelque chose se produisant au même moment, par exemple — mais non. C’était déroutant. Peut-être suis-je passée à côté d’indices disséminés ici et là ?

La plume de l’autrice est fluide. On suit facilement la vie de nos deux narrateurs, et leurs émotions sont bien décrites. On peut se mettre à leur place (surtout pour Haph, je trouve — à moins que ce soit ma préférence pour ce personnage qui me fasse dire cela).
Ici, pas d’actions à tout-va, mais surtout une compréhension de ce qu’ils vivent à l’instant T. Bien sûr, un fil rouge traverse toute l’histoire et celle-ci évolue pour enfin bouger un peu, mais c’est aussi cette lenteur qui m’a fait difficilement avancer pendant une partie du deuxième tome. Cela traîne tout de même un bon moment, en tournant un peu en rond. Un peu plus de remous aurait été le bienvenu.

La relation entre les personnages est très complexe. Du côté de Sadima, ayant manqué d’affection durant son enfance, on sent qu’elle en cherche sans vraiment savoir ce que c’est. Je n’ai également pas su définir clairement les émotions et les sentiments des autres personnages l’accompagnant (Franklin et Somiss).
Pour Haph, c’est aussi très compliqué. Étant là contre son gré, se sentant lâche, et chaque personnage vivant la même expérience que lui étant terrifié de ce qui pourrait leur arriver, il y a très peu d’interactions entre eux. Cela évolue légèrement au fil du temps, mais reste ténu. On est plutôt dans de la psychologique et émotionnelle, d’un côté comme de l’autre, mais on sent que l’histoire aurait dû aboutir à quelque chose de plus marquant par la suite. Peur, souffrance, colère, haine sont les maîtres mots de ce roman. Nous avons tout de même de l’amitié et de l’amour, mais à très faible dose.

En bref, ces deux tomes se concentrent sur nos deux personnages principaux sans trop s’attarder sur ceux qui les entourent. Malgré un léger décrochage lors de la lecture du second tome, j’ai apprécié cette histoire.

jeudi 11 septembre 2025

Sous ta peau, Pure (T3) de Scarlett Cole

 Sous ta peau, Pure (T3) de Scarlett Cole

Il y a des années que Pixie a tiré un trait sur son passé et tous les mauvais souvenirs qui s’y rattachent. Avec un nouveau nom, une nouvelle vie, et une nouvelle famille au studio Second Circle, elle a réussi à se reconstruire et rêve désormais de lancer sa propre affaire.
Mais sa rencontre avec Dred, chanteur et guitariste du groupe de rock Preload, vient jeter le trouble sur cette existence tranquille. Car Dred résiste difficilement au charme particulier de Pixie, avec ses cheveux violets et ses tatouages exotiques autour des bras… Et il sait très bien qu’elle ne lui est pas non plus indifférente, même si elle s’est promis de ne pas s’engager dans une relation.
Si seulement le passé ne menaçait pas de ressurgir… Victimes de chantage, Dred et Pixie vont devoir affronter leurs démons et se battre pour protéger ce qui compte vraiment.

J'avais fait une pause entre le tome 2 et celui-ci puisque ma lecture ne m'avait pas transcendé. C'est sûrement par peur d'être déçue que j'ai tardé à lire ce tome 3. Contre toute attente, Scarlett Cole a su à nouveau attiser ma curiosité. 

L'histoire m'a paru bien plus travaillé que le tome 2, mais aussi plus sombre. Des sujets phares construisent le fil de l'histoire en utilisant le passé de nos personnages. Drogue, enfance très douloureuse et maltraitance, agissement malsain.. un cocktail qui donne une allure bien plus obscure que le deuxième tome. Ce que j'ai apprécié est que l'auteur ne se soit pas limité à la romance charnelle, mais également de personnes brisées de différentes manières et qui cherchent simplement à sortir la tête de l'eau. On peut être brisé physiquement, mais ici, Scarlett Cole souhaite nous montrer une fine ouverture sur ce que peuvent donner les douleurs psychiques qui collent à la peau. À cela, s'ajoute les vices des êtres humains évidemment : profits, chantages, manigances.. autant de choses qui tâchent le roman de noirceur. 

Les autres relations qui sont autour de nos deux tourtereaux sont tout aussi intéressantes et permettent une vue d'ensemble de l'univers : Trent et Cujo sont très régulièrement présents durant tout le long au vu de leur lien avec Pixie. C'était agréable de découvrir d'autres parcelles des personnages provenant des romans précédents. Du côté de Dred, on découvre très légèrement son groupe (qui est développé dans la série Preload de Scarlett Cole également).

Il y a tout de même deux point qui me font un peu grincer des dents.. très souvent, lorsque Pixie est surprise (ou pas), elle "émet un petit cri". Cela a eu le don de me faire hausser les sourcils à maintes reprises tellement c'était récurrent. ^^" 
D'autre part, l'allure à laquelle évolue le couple de Dred et Pixie au départ me laisse perplexe. Pixie a l'air de vouloir tenir à ses choix, mais finalement j'ai trouvé que sa barrière cède un peu trop facilement. Une fois le cap de cette barrière brisée passée, leur évolution va se faire d'une manière plus belle, plus douce dans laquelle on ressent les émotions que cache chaque parole, chaque geste.

Comme dans chaque tome, il y a un thème qui crépite autour de l'univers. Cette fois-ci, c'est la musique (rappelez vous, Dred est chanteur et musicien dans un groupe de métal très renommé !). Le roman est donc accompagné par différentes musiques de divers genres qui se baladent donc par-ci, par-là, et nous pouvons les incorporer d'autant plus dans l'histoire en les écoutant au fil de notre lecture. (Concernant Shazam, malheureusement je n'ai pas vu le logo caméra qui permette d'écouter la musique indiqué qui se trouve en fin de roman. C'est dommage.)

dimanche 31 août 2025

Un rien peut tout changer

Un rien peut tout changer de James Clear


Vous avez du mal à changer vos habitudes ? Le problème ne vient pas de vous, mais des moyens que vous utilisez. Les mauvaises habitudes se répètent non pas parce que vous ne voulez pas changer, mais parce que vous utilisez des moyens incompatibles avec le changement. 
Un rien peut tout changer vous propose une méthode qui va bousculer vos habitudes ! Quels que soient vos objectifs, ce livre vous apporte les clés pour vous améliorer progressivement, grâce à de petits changements quotidiens. Il vous offre des stratégies pratiques vous permettant de parfaitement maîtriser d'infimes actions menant à des résultats concrets. Créez de bonnes habitudes, abandonnez les mauvaises ! 
Expert en matière de création d'habitudes, James Clear est réputé pour sa capacité à transformer des processus complexes en comportements simples facilement applicables à la vie quotidienne et au travail. Il s'appuie sur des concepts issus de la biologie, de la psychologie et des neurosciences pour vous aider à modifier vos agissements. Emaillé d'histoires vraies, Un rien peut tout changer transforme radicalement votre vision du progrès et vous donne les techniques nécessaires pour changer enfin vos habitudes !

Les mauvaises habitudes sont coriaces mais pas immuables. C'est ce que James Clear va aborder dans ce livre de développement personnel en détaillant le processus qui se met en place lorsqu'une habitude (mauvaise ou non) pointe le bout de son nez. Et pour bien débuter son roman, il va commencer par raconter son histoire, et l'évolution de celle-ci suite aux événements qui se sont produits dans sa vie. S'ensuient des exemples concrets qui résonnent en nous, des histoires vraies qu'il va analyser, des indications et des conseils sur le processus à mettre en place afin de pouvoir prendre les bonnes habitudes et abandonner les mauvaises. James Clear nous apporte également des explications claires et nettes sur les physiologies humaines avec un jargon qui reste accessible. Ces informations permettent de mieux comprendre comment nous fonctionnons vis-à-vis des habitudes.

Globalement, le livre est pleins de ressources dans lesquelles nous pouvons puiser sur différents plans. Cependant, j'ai trouvé qu'il y avait souvent des longueurs, mais peut-être que cela a été voulu pour que le lecteur puisse être sûr d'avoir tout bien compris et retienne au mieux les pistes données. Pour moi, ça a rendu ma lecture un peu difficile. J'avoue m'être un peu ennuyée pendant certains passages mais le roman vaut le coup d'être lu jusqu'au bout. 

Au niveau de la structure du roman, on s'y retrouve très bien. Tout est fait pour que les informations puissent être digérées sans faire d'overdose. À la fin des chapitres, nous retrouvons un résumé qui condense toute l'explication précédemment vu, et qui peut resservir une fois le livre terminé sans devoir tout reprendre à zéro. 

Jame Clear a une approche qui permet de changer notre vision des choses en expliquant qu'on ne change pas du jour au lendemain. Un petit rien à la fois donne un effet boule de neige avec le temps.

vendredi 1 août 2025

Un pacte avec le roi Elfe d'Elise Kova

Un pacte avec le roi Elfe d'Elise Kova

Les Elfes ne viennent que pour deux raisons : la guerre et les épouses. Dans les deux cas, leur apparition est synonyme de mort.
Il y a trois mille ans, les humains étaient les proies de races puissantes pratiquant la magie sauvage. Heureusement, un traité fut signé et une barrière entre les mondes érigée.
Afin d'honorer ce traité, les habitants humains du village de Capton sont forcés de fournir tous les cent ans une jeune fille, afin qu'elle devienne l'épouse du roi elfe et parte vivre avec lui.
Être choisie revient à quitter son peuple et sa famille pour toujours, une condamnation à laquelle Luella, âgée de dix-neuf ans, est heureuse d'avoir échappé. Elle a pu ainsi suivre des études d'herboristerie, afin de devenir la guérisseuse du village.
Jusqu'au jour où le roi des Elfes vient pour elle...
La voici désormais forcée d'épouser un roi froid, à la beauté surnaturelle, et de vivre au coeur d'un pays plein de magie sauvage, mais qui se meurt. Car Luella va vite découvrir que pèse sur ses épaules un lourd fardeau : elle seule peut sauver à la fois ce monde et celui dont elle vient, et où elle a laissé les siens...

Dans ce roman, nous suivons les péripéties de Luella, herboriste de son village et seule soigneuse. 3000 ans après un pacte scellé, le roi Elfe vient réclamer son dû. La froideur, la dureté et l'aura qu'il dégage fait pâlir n'importe quel humain.

Pourtant, Luella n'hésitera pas à s'affirmer de plusieurs manières au risque de dépasser les bornes. Son objectif ? Trouver un moyen de briser le cycle qui relie le Monde Naturel au Midscape, afin que plus aucune femme ne soit enlevé à sa famille. Une course contre la montre se fait fortement ressentir. 

Ce roman s'avère être de la romantasy Young Adult : on se doute de la tournure que cela va prendre, on sait de quelle manière vont finir nos héros, et le peu de scènes intimes sont légères. Voilà les points que je souhaite absolument aborder car j'ai souvent vu que les lecteurs s'attendaient à plus sur certains aspects. 
Ne vous attendez donc pas à de la fantasy pure et dure avec un monde travaillé et décrit en très grande profondeur. Ici, on déconnecte, on lit facilement et on est plongé dans l'ambiance.
C'est une lecture légère, fluide où j'ai réellement apprécié l'histoire et les enjeux. Ce livre se lit très facilement et j'ai difficilement décroché.

La romance est loin d'être absente tout de même, vu qu'elle sera étroitement corrélé au but de notre héroïne. Nous avons donc un livre agrémenté d'un objectif bien particulier associé à de la romance qui, reconnaissons-le, est là tout en conscience, mais ne prends pas non plus trop de place dans la problématique rencontrée par tout ce beau monde.

J'ai beaucoup apprécié les personnages (certains plus que d'autres évidemment). C'est le genre de livre pour lequel on pourrait dire facilement : l'auteur aurait pu approfondir untel ou encore untel.. alors oui, en effet, il y a encore matière à travailler concernant l'approfondissement de nos personnages et du monde, et il y a un goût de trop peu. J'ai adoré l'histoire donc bien sûr que j'aurais voulu en apprendre davantage, mais je me conforte en me disant qu'il vaut mieux cela que trop pousser et rendre la lecture fastidieuse.

Une très belle découverte avec un peut-être un goût de trop peu dans les descriptions, mais qui m'a donné envie de me procurer très rapidement le tome 2.

samedi 26 juillet 2025

Une seconde hors de l'eau de Jessica Motron

Une seconde hors de l'eau de Jessica Motron

Ezra, triton séducteur et arrogant, rêve de parcourir le monde des hommes.

Axelle, jeune femme brisée, se noie dans une phobie sociale et des angoisses intolérables.

Le soir où Ezra sauve Axelle, leurs vies basculent…

Plongez au cœur de cette réécriture contemporaine du conte de La Petite Sirène.

Ce roman est un conte revisité de la petite sirène, avec cette fois un triton ! Ezra, tout comme Axelle, sont des personnages qui se sentent enfermés et ne trouvent pas leur place dans leur monde. La différence entre nos deux protagonistes est très grande tout de même : l'un se sent bloqué par des responsabilités qu'il ne veut pas, tandis que l'autre vit sa situation qui est comparable à une cage qui l'enferme suite à son vécu traumatisant. Heureusement pour nous, un personnage (qui m'a énormément plu) fait très rapidement son apparition ! Entre sa nonchalance et ses blagues de poissons, Bénédicte nous offre le cocktail rafraîchissant, et ajoute une pointe d'ironie à la situation. Je me revois en train d'éclater de rire en lisant, et mon mari me regardant bizarrement. Ni une ni deux, je lui ai donc résumé ce qui me faisait tant rire, et un sourire a illuminé son visage (fort, n'est-ce pas ? Sans lire, juste en indiquant la blague, un rictus se forme de manière spontanée !) 

Revenons-en à nos poissons.
Ezra est un personnage qui inspire divers ressentis allant de la sympathie et l'empathie à l'exaspération. Un triton certes, mais avec des émotions identiques à celles des humains. Et on aime ! Son but ? Séduire une humaine. Et là, l'auteur a joué d'une main de maître avec les mots et leur sens. 
Si je vous demande ce que veut dire le mot "séduire", que me répondriez-vous ? 

Il y a plusieurs manières de ne pas se comprendre.
La communication pourrait se résumer par cette phrase de Bernard Werber :
"Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez,
il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre." 
L'auteur utilise cette incompréhension à travers les personnages. La séduction dont parle Ezra n'est pas celle que le commun des mortels va comprendre en premier lieu. 

Axelle,elle, a un objectif tout autre: sortir de la situation dans laquelle elle se trouve depuis 1 an, qui l'a plongé dans un mutisme sélectif.

L'histoire est prenante, la tension monte crescendo, et plus on avance dans notre lecture, plus on a du mal à lâcher le roman. Ce jeu de douleurs et d'espoirs est finement ficelé. L'auteur a parfaitement su joué avec nos sentiments et elle réussit à mettre le doute quant à la fin qui nous attend au bout des pages. Autant vous dire que le stress et la frustration s'avérèrent fortement présent. 

C'est le genre de livre qu'on fini et qui donne envie de nous perdre par delà les paysages.

dimanche 20 juillet 2025

Les loups du millénaire (T1) de Sapir A. Englard

Les loups du millénaire (T1) de Sapir A. Englard

Sienna, une jeune loup-garou de 19 ans, appartient à la meute de la côte Est. Elle aime peindre, sortir avec ses amies et profiter de la vie ! À un détail près: marquée par un triste souvenir, elle n’arrive pas à faire confiance aux hommes.
La cérémonie de la Frénésie approche, pendant laquelle, chaque année, les loups-garous se mettent en couple. Sienna est bien décidé à trouver un partenaire pour la vie et ne compte pas se laisser approcher par n’importe qui.
Mais lorsqu’elle rencontre Aiden, l’Alpha de la meute, Sienna a beaucoup plus de mal que prévu à respecter les limites qu’elle s’était fixées. D’autant plus qu’Aiden a besoin d’elle pour réaffirmer sa puissance depuis que son autorité d’Alpha à été remise en question !

Voilà un livre que j'ai depuis un petit moment dans ma bibliothèque et qui a su faire parler de lui.

La première chose que j'ai relevé, c'est le style d'écriture qui est assez simpliste avec des conversations qui ont très régulièrement des allures enfantines. Prenons une conversation qui se passe par message par exemple : vous retrouverez des smileys faisant office de mots. Ce qui m'a le plus dérangé c'est quand l'auteur use de smileys dans une conversation qui se passe vocalement ! Sur ce coup, je n'ai pas compris l'intérêt. Cela a enlevé de la crédibilité à l'histoire pour moi, malheureusement.

L'histoire est à narration alternée : Sienna et Aiden prennent ainsi la parole tour à tour. Un fil rouge parcourt le livre en fond mais le roman est centré particulièrement sur la relation des personnages. 

L'écriture et le scénario ne m'ont pas emporté comme d'autres ont su le faire. Je m'explique : certains passages sont assez vagues, voir un peu brouillon ou pas suffisamment développé pour qu'on puisse capter la totalité de ce qui se passe au point de remettre en cause l'action qui en découle (par exemple : la relation et l'évolution entre Aiden et Josh ! Quelqu'un m'explique ?! J'ai comme l'impression d'avoir loupé un épisode entre coup bas et embrassade).
Le tout est un peu brumeux, mais l'histoire en elle-même est sympathique ainsi que l'idée de la Frénésie qui joue un rôle d'une grande importance dans les événements. Malheureusement, vers les derniers chapitres, on a le droit à un registre bien plus cru sortant de nul part et qui ne correspondait pas au reste du livre.

Du côté des personnages, ils ne sont pas travaillés en profondeur. Par contre, celui de Sienna l'est suffisamment pour un premier tome. L'histoire va tourner autour de plusieurs caractéristiques et émotions lui appartenant. J'ai apprécié suivre ses démons intérieurs et la découvrir toujours un peu plus.
Pensons bien qu'il y a 7 tomes, donc peut-être que les autres personnages seront plus approfondis par la suite ? Je l'espère en tout cas car Aiden, étant le second personnage principal si je puis dire, ne l'était pas suffisamment à mon goût pour le moment.
La relation entre Sienna et Aiden est un peu difficile à cerner. Le lien que Sienna attend est toujours absent (elle qui s'attendait à un truc énorme, c'est un peu raté) et malgré ça, la limite qu'elle s'impose est très light (se réserver pour son compagnon mais pas totalement, c'est un peu l'idée). Je suis un peu déçue de la manière dont ce lien de compagnon se créé. Je m'attendais à quelque chose de plus.. magique ? Plus.. wow ? Parce que soyons honnêtes, visiblement Aiden savait, mais elle n'en avait aucunement conscience... Pour un lien si "fort", c'est dommage.
Malgré tout ce que je viens de citer, ma lecture a été rapide. Je n'ai pas eu de décrochage, et je l'ai englouti en voulant découvrir comment la Frénésie fonctionne, comment Sienna s'en sortira (ou non) et qui est donc cet individu dont on ne sait rien.
Peut être que ce premier tome est si évasif car c'est le premier justement. À voir si la suite sera plus alléchante !

lundi 23 juin 2025

Tout n'est pas que solitude d'Estelle Lang

Tout n'est pas que solitude d'Estelle Lang


Et si la plus grande des aventures naissait au cœur du chaos ?
Bien après l’effondrement de la civilisation, Juliette et Leonardo font le serment de réaliser un rêve de jeunesse : gravir le Mont Canigou. Un voyage prévu avec leurs enfants Alice et Lucas, depuis leur village aveyronnais. Mais que vaut une promesse familiale face à la barbarie d’une humanité ravagée ?
Séparée des siens, Alice se retrouve livrée à elle-même, avec un chien pour seule compagnie. Son périple se transforme alors en une véritable quête. Entre espoir et solitude, elle devra affronter les ombres d’un monde brisé… et découvrir jusqu’où l’amour peut pousser à tenir debout.
Un roman post-apocalyptique où la nature, la famille et les liens du cœur tentent de résister, envers et contre tout.

Un chaos sans nom mêlé à un espoir fébrile, c'est de cette manière que j'ai envie de décrire ce roman.

Facile à lire, nous suivons l'histoire d'Alice, une enfant de l'enfer (comme la population aime les nommer). Né dans un monde violent et dépeuplé qui n'a rien d'un paradis, telle est la définition qui marque cette génération qui suit la coupure générale survenue dans le monde entier. 

Au départ, j'ai trouvé cela un peu redondant (disons sur un quart du roman). Malgré cette sensation, on comprend que l'auteur a souhaité que les bases soient bien posées dans une vie paisible et que nous, lecteurs, vivions la décadence de telle sorte à ce que cet amas désordonné s'imprègne doucement mais sûrement sur toutes les pages.
On peut considérer la longueur du départ comme une douce tranquillité dans ce chaos naissant, durant laquelle on apprend à vivre sans toutes les choses qui font partie de notre quotidien et où on se reconnecte avec la nature.

Il s'agit d'une histoire de survie. De désespoir, mais aussi d'espoir naissant avant que celui-ci ne s'affaisse pour revenir encore à l'assaut. Des sentiments réels qui ne sont pas poussés à leur paroxysme, c'est ce qui donne envie de poursuivre la lecture. On comprend les émotions du début à la fin. Simple, et efficace.

Une fois le premier quart du livre passé, le rythme est soutenu. L'écriture est belle et poétique par moment également.

Cela étant dit, la fin me laisse avec de la frustration. Même si celle-ci est un fin ouverte, voir les mots posés sur le papier aurait été un soulagement. Mais comme pour Alice, l'être humain a besoin d'espoir, surtout quand ce qu'il désire n'est pas directement là, sous ses yeux. Cette fin est donc très bien pour un livre qui hurle au chaos et au désastre, mais qui cherche aussi à maintenir l'espoir et s'accroche à l'effort et à la vie.

Ce genre de livre était une première pour moi, et j'éprouve de la difficulté à vous en dire plus, au risque de vous spoiler. C'est pourquoi je vous invite à lire ce livre si la barbarie, la noirceur du monde tel qu'il peut devenir sans tout ce que nous avons aujourd'hui ne vous fait pas peur, et si vous ne recherchez pas une histoire à l'eau de rose. L'histoire dans sa globalité est assez sombre mais bien tourné. J'ai apprécié.